Enchaînant les disques d’or avec les 2 premiers albums, Du Rire Aux Larmes (250.000 albums vendus) et Gravé Dans La Roche (400.000), le groupe a également été le souffre douleur d’un ministre très (trop) médiatique et s’est vu traité de personnes qu’ils ne sont assurément pas, pour enfin revenir en ce début d’été 2006 avec un tout nouvel album, Trait pour Trait, comprenant 15 nouveaux morceaux…

Aucune trace de Dj Boudj dans les crédits de ce cd, mais ça n’empêche pas Aketo, Tunisiano et Black Renega (renommé depuis Blacko) de savoir ce que leur public attend.
Leur public sera d’ailleurs la cible de ce Trait pour Trait, qui leur rendra satisfaction à coup sur, au détriment de ne pas séduire les autres, ceux qui ont lâché la barque au fur et à mesure…

L’album est construit comme les précédents, un maximum de morceaux efficaces et vrais, mais pas forcément excellents, et quelques bons petits passages au milieu de tout ça…

Ainsi, les S.N.I, Donne Tout, Hommes de Loi, Il Etait Une Foi, Trait pour trait n’apportent rien de révolutionnaire, mais s’inscrivent dans la suite logique de la carrière qu’ont entrepris les 3 membres du groupe…
Brûle, ambiancé par le jaguar Joey Starr, est fait sur le même principe, mais possède cette petite chose en plus qui le rend plus intéressant…

On s’attardera plutôt sur des morceaux comme la simple présentation qu’est Dans Mon monde, ou Génération Tanguy, qui vous fera lâcher quelques sourires, ou encore Eldorado avec Faada Freddy de Daara J, qui nous embarque avec une réalité poignante et bien réalisée sur l’exil de 2 frères, exil qui finira à l’eau…

Les morceaux Elle et Fallait que je te dise, malgré des thèmes peut-être plus classiques, amènent tout de même un peu de fraîcheur dans cet album, notamment par les prestations de Blacko.

La polémique du morceau ‘La France’ sur le précédent album n’aura épargnée personne, alors il était évident de retrouver une sorte de réponse de la part du groupe, ce qu’ils font sur La France, Itinéraire d’une polémique, avec la participation d’Olivier Cachin et Cici. Une initiative agréable, car on évite le cliché du genre au profit d’une explication des faits par Tunisiano en solo, qui permettra de saisir l’affaire à plus juste titre que ce qu’il se dit du côté des mass-medias…

Tunisiano n’est pas le seul à avoir son solo, les autres y ont aussi le droit.
Aket quand à lui, revient toujours avec le nez pointu comme une fléchette, et se paie un Retour aux sources du Hip Hop, signant au passage le morceau le plus intéressant de l’album avec un petit côté nostalgie en prime…
Blacko, lui, s’éloigne de plus en plus du rap au profit du ragga, voire même du reggae roots, et se met tout seul sur le très dancehall Zamalia…

Que dire au final de ce troisième album du groupe qui est passé du rire à l’or, si ce n’est que les fans de la dernière heure iront courir l’acheter, et que ceux de la première resteront sur leur position de déception…

L’album est loin d’être mauvais, mais il ne se gravera certainement pas dans la roche.
On attend désormais les albums de chacun des membres pour voir ce que cela va donner, car les solos sont ici bien souvent meilleurs que les morceaux de groupe…
Peut-être pas si étonnant que ça quand on sait que cet album est peut-être leur dernier en commun…